Jeunesse, Littérature française (France), Livres, Mes coups de cœur

Mémoires de la forêt : Les carnets de Cornélius Renard de Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe

Mémoires de la forêt Les carnets de Cornélius Renard Mickael Brun Arnaud Sanoe

Éditeur : L’Ecole des Loisirs
Pages : 320 pages
Parution : 15 Mars 2023
Tome : 02/??
Genre: Jeunesse

 

L’histoire:

Alors qu’Archibald se prépare aux festivités de l’automne, le maire de Béllecorce lui apprend un matin que sa famille n’est pas la propriétaire légitime de la librairie. Il procède à son expulsion immédiate au profit d’un nouveau venu en ville, le mystérieux Célestin Loup. À l’aide de son père et de son facétieux petit neveu Bartholomé, Archibald part sur les traces de cinq mystérieux carnets que son grand-père, Cornélius Renard, a dissimulés. Il espère ainsi découvrir la vérité, et prouver qu’il est bien le véritable propriétaire de la librairie. Mais il ne sera pas facile de les retrouver, car Cornélius, avant de perdre la tête, les a confiés aux membres d’une société secrète, la Confrérie des plumes. Et ceux-ci semblent bien décidés à s’assurer que les Renard sont dignes des souvenirs de leur ancêtre…

 

Mon avis:

Alors qu’Archibald Renard s’attend à une journée comme les autres où il conseille des livres à ses clients, le maire de Béllecorce arrive en grand apparat pour lui annoncer qu’il doit quitter les lieux. D’après un titre de propriété, sa famille a occupé illégalement les lieux pendant plusieurs années. Arborant fièrement ce document, Célestin Loup lui laisse quelques minutes pour prendre ses affaires et partir sur-le-champ. Impuissant, il prend avec lui quelques objets dont le portrait de son grand-père, Cornélius Renard. De ce tableau, s’échappe un carnet qui lui annonce l’existence d’un secret de famille… Avec l’aide de son neveu Bartholomé et de son père Gervais, une quête à la découverte du passé caché commence et elle va s’avouer riche en émotion…

Atteint d’un orage du cerveau, Cornélius Renard, ne parle pratiquement plus. Il ne peut donc pas expliquer pourquoi la librairie leur est interdite. Avant que cet accident lui arrive, il a écrit dans cinq carnets, son histoire. Confiée à des amis de la Confrérie des Plumes, Archibald va devoir les retrouver pour connaitre le vrai du faux de ce mystère. L’aventure s’annonce rocambolesque: cambriolage, résoudre des conflits et des énigmes… Les membres de la confrérie ne sont pas prêts à lui donner ces carnets sur une simple demande. Auprès de Roméo P.Rat, Capitaine Matou, Gontrand Grand-Duc et notre ami Ferdinand Taupe (du premier tome), il va devoir jouer d’inventivité.

Quel plaisir de retrouver les écrits de Mickaël Brun-Arnaud qui nous parle si bien des liens familiaux, de l’amitié, de la tolérance, d’amour, du deuil et des mensonges. Comme pour le premier tome, un personnage souffre d’une maladie mentale. Après l’oublie-tout, soit la maladie d’Alzheimer, ici on parle de l’orage du cerveau. Il me semble que cela fait référence à un AVC (je ne suis pas sûre). En compagnie d’Archibald et de Bartholomé, on vit une épopée où on ne s’ennuie pas une seule seconde, tellement les rebondissements sont là et l’histoire nous captive. Attaché à notre héros et son neveu, les pages défilent à grande vitesse. Et il faudra attendre le dernier chapitre pour avoir toutes les clés de l’histoire. Et quelle fin superbe ! J’avoue que j’ai été émue par cette conclusion qui offre un beau message.

Tout comme la première fois, l’humour est très présente. J’ai adoré faire la connaissance de Fred Hamster ou de redécouvrir des œuvres connues comme Les demoiselles de Roquefort et Rongeons sous la pluie ! La lecture est très fluide et interrompue par le contenu mystérieux des carnets. Comme nos héros, on les découvre en même temps qu’eux et cela permet de garder le suspense jusqu’à la fin.

Les illustrations sont merveilleuses et détaillées. A chaque chapitre, un encart l’accompagne ainsi que des pages entières dans le roman. Les cinq carnets sont mis aussi en lumière par des pages de parchemin. Et pour les plus gourmands, un livre de recette illustré est en fin de roman !

En quelques mots, un superbe ouvrage où des thématiques de la vie quotidienne sont exploitées avec brio. Un coup de cœur à mettre dans toutes les mains, petites ou grandes.

note 5 étoiles

Littérature française (France), Livres, Mes coups de cœur

Les ArTistocrates de Claire Poirson

Les ArTistocrates de Claire Poirson

Éditeur : L’Harmattan
Pages : 94 pages
Parution : 7 septembre 2016
Genre: Théâtre, Humoristique

 

L’histoire:

 

Mon avis:

Alors qu’elle rentre de Rome avec son petit ami Cyril, Violaine a une sacrée surprise en découvrant la maison de son enfance métamorphosée. Sa mère Marie, lui explique que son père Jordan a comme rejoint une secte de fanatique d’art contemporain. En extase devant des “œuvres d’art” ridicules, sa mère ne supporte plus qu’il dépense son argent à outrance. Ensemble, elles vont essayer de faire revenir Jordan à la raison, et ça ne va pas être facile…

Admirant son menhir dans sa salle de bain ou une chaise digne d’un achat en supermarché, Jordan est embrigadé par les paroles de ses “amis” artistes. Il faut dire qu’ils savent trouver les mots pour décrire un objet des plus banales. Et qu’est ce qu’on rigole face à cette situation des plus cocasses.

Fan de Molière, l’auteure nous emmène dans un univers digne de ce célèbre dramaturge. De fourberies en fourberies, on ne peut qu’exploser de rire face à des scènes tellement improbables. Ecrit avec beaucoup de fluidité, on ne lâche pas le livre. En une heure, il est lu. J’aimerais grandement voir cette pièce mise en scène.

En soit, une pièce de théâtre que je ne peux que vous recommander et qui vous fera passer un pur moment de détente. Fou rire assuré !

note 5 étoiles

Jeunesse, Littérature française (France), Livres

Sur la route d’Indianapolis de Sébastien Gendron

Sur la route d'Indianapolis de Sébastien Gendron

Éditeur : Pocket Jeunesse
Pages : 175 pages
Parution : 9 mai 2016
Genre: Jeunesse

 

L’histoire:

Un roman réjouissant, plein de clins d’œil à la culture américaine, qu’on lit d’une traite !

États-Unis, années 1970. Lilian, onze ans, passe quelques jours à Chicago chez sa tante. Il doit rejoindre un peu plus tard son père à Indianapolis en prenant seul un bus Greyhound. Mais le voyage lui réserve bon nombre de surprises, et pas des meilleures ! Alors qu’il descend du bus avec une envie pressante, le chauffeur l’abandonne au milieu de nulle part… Tout s’enchaîne ensuite comme dans un mauvais rêve.
Qui est cet étrange M. Kaplan, descendu au même arrêt que lui ? Que fait cet avion en rase-mottes au-dessus des champs, et pourquoi leur tire-t-il dessus ? Embarqué dans une cascade de mésaventures inimaginables, Lilian s’apprête à vivre un véritable cauchemar éveillé.

 

Mon avis:

Lillian est un jeune collégien qui vit seul avec son père. Cette année, ce n’est pas les gorges du Tarn qui sont au programme pour ses vacances, mais bien les Etats-Unis. Son père a du travail là-bas et son employeur l’autorise à emmener son fils. Cela sera aussi l’occasion de revoir son oncle et sa tante, et de vivre une aventure qui ne sera pas prêt d’oublier…

Après avoir visité un certain nombre de lieux touristiques cultes des Etats-Unis, son père doit partir à Indianapolis afin d’y retrouver son client. Il reste alors quelques jours chez son oncle et sa tante à Chicago. Le jour est arrivé où Lillian s’apprête à prendre un bus seul pour rejoindre son père et retourner en France. Ces cinq heures de trajet paraissent anodines, et pourtant il s’apprête à faire de nombreuses rencontres et vivre un périple rocambolesque et invraisemblable. Gangsters, policiers, cow-boys, tirs et explosions… cette demi-journée s’avoue extrêmement angoissante.

Court récit consacré à ce voyage en bus, il contient tout de même quelques pages pour nous présenter le jeune garçon et le territoire américain, ainsi que sa culture. J’ai bien aimé ces insertions qui nous permettent de nous attacher à notre héros et d’en apprendre plus sur l’Amérique des années 70. Très vite, on se retrouve plongé dans l’action et elle nous tient en haleine. Tout de même, il est vrai qu’à un certain moment on a envie que les rebondissements s’achèvent, tellement ils s’enchainent rapidement. Cela reste une lecture très plaisante et parfaite pour un jeune public du même âge que Lillian.

note 3,5 étoiles

Bande dessinée, Littérature française (France), Livres, Mes coups de cœur

La ride de Simon Boileau et Florent Pierre

La ride de Simon Boileau et Florent Pierre

Éditeur : Dargaud
Pages : 108 pages
Parution : 21 avril 2023
Genre: Contemporain, Humoristique

 

L’histoire:

Une « ride » – à prononcer (“raïde”), bien sûr ! – c’est une balade en vélo.
Simon et Florent racontent la première impulsion, celle qui donne envie de larguer les amarres (pour une durée déterminée) et expérimentent qu’ « on ne fait pas un voyage, c’est le voyage qui nous fait », comme l’a écrit l’immense écrivain voyageur Nicolas Bouvier.
Un voyage en vélo façon buddy movie et pieds nickelés, de Paris à la Bourgogne, le tout en 5 jours, c’est aussi une manière d’aborder le territoire différemment, et de se retrouver un peu au bout du chemin

 

Mon avis:

Simon est livreur à vélo et Florent s’apprête à rejoindre une agence de publicité. Las de leur quotidien, les deux amis rêvent d’aventure. C’est là que l’idée d’une « ride » de Paris à la Bourgogne, sur 500 km en 5 jours voit le jour. Du jour en lendemain, ils s’accordent une pause dans leur vie, dont ils ont bien besoin. Et c’est vers une belle virée riche en surprise, qu’ils vont pédaler intensément en se surpassant.

Au fil des kilomètres et la tête dans le guidon, nos héros ne se dérobent pas. La pluie, les villages déserts, les crevaisons… rien ne les arrêtent, même si des fois leur résilience est mise à rude épreuve. Leur voyage est rythmé, mais il leur offre des moments inoubliables et des rencontres dont ils ne seront pas prêts d’oublier. Physique et aussi mentale, cette escapade met en lumière une belle histoire d’amitié que les scénaristes partagent, ainsi que leur amour du vélo.

J’aime grandement les aplats de couleur qu’offre à cette bande dessinée une grande luminosité (parfait pour l’été !). Les dessins sont simples et on se plonge facilement dans ce moment d’évasion. La narration très fluide contient de nombreuses notes humoristes et des références au cyclisme. Dès les premières pages, j’ai explosé de rire et je savais que j’allais passer un délicieux moment de lecture.

Un road trip fun qui nous donne envie de pédaler et de découvrir notre patrimoine à la force des mollets.

note 5 étoiles

 

– Le vélo, c’est pas un loisir, c’est une quête indépassable, une discipline, un sacerdoce !
– Oui, ‘fin c’ est un peu un loisir quand même hein…

La ride de Simon Boileau et Florent Pierre extrait

Littérature française (France), Livres

Inoubliables de Fabien Toulmé

Inoubliables de Fabien Toulmé

Éditeur : Dupuis
Pages : 32 pages
Parution : 128 Septembre 2023
Genre: Témoignage

 

L’histoire:

Chacun d’entre nous vit, a vécu ou vivra des moments inoubliables, ces petits ou grands points de bascule qui dessinent le destin d’un être humain. Ces moments émouvants, révoltants, dramatiques ou inattendus, mais toujours précieux et émouvants, Fabien Toulmé est allé les chercher pour nous. En Europe, en Amérique latine ou en Afrique, dans de nombreuses couches sociales et autant de tranches d’âge, il a récolté des témoignages universels. De l’enfant gobée par une secte à un récit d’exfiltration du Rwanda, en passant par une histoire d’amour incroyablement compliquée ou le destin judiciaire surprenant d’un jeune de cité dunkerquoise, ces rencontres vous interpelleront, vous parleront.

 

Mon avis:

Ce roman graphique met en scène six histoires vraies de personnes qui ont confié à l’auteur les difficultés qu’elles ont connues pendant leur enfance, et comment elles les marquent aujourd’hui.

Entre un enfant qui a assisté au génocide au Rwanda, un autre qui a été embrigadée dans une secte avec sa famille, des amours retrouvées, un enfant qui tombe dans la délinquance, ou une jeune fille qui a subi un viol… autant dire que les témoignages recueillis sont choquants. Aujourd’hui adulte, on voit comment ils ont su surmonter ces épreuves. L’auteur les raconte avec une grande délicatesse envers ces personnes qui se sont livrées à lui, mais aussi pour nous lecteur. Ils ont tous réussi à se libérer de leur passé et arrive à en parler. L’impact est certes fort et le chemin a été plus ou moins long à parcourir, mais ils ont réussi.

Cette bande dessinée a une grande dimension psychologique. Je pense que le message général est l’importance de notre passé. Il agit sur notre vie d’aujourd’hui, que l’on est vu ou subit quelque chose. Mais, on peut tous réussir. Comme indiqué dans le résumé, il y a en effet une histoire qui m’a plus parlée que les autres.

Du côté des illustrations, elles sont très simples et chacune a son code couleur. On passe du rouge-vert, jeune-bleu, vert-orange… J’aime beaucoup cette humilité mise dans les traits. D’ailleurs, sur la couverture de ce roman graphique, les six récits sont représentées par une illustration chacune (sans le code couleur).

Enfin, je finirais cette chronique par aucune note. Tout simplement puisque ces témoignages ne me le permettent pas.

Littérature française (France), Livres

S’informer à quoi bon ? de Bruno Patino

S'informer à quoi bon ? de Bruno Patino

Éditeur : de la Martinière
Pages : 32 pages
Parution : 13 Janvier 2013
Genre: Essai

 

L’histoire:

Tous les jours, nous sommes assaillis d’informations. À la télévision, à la radio mais surtout jusque dans notre poche, via les notifications incessantes des réseaux sociaux sur notre téléphone, l’actualité est partout ! Parfois, cet assaut quotidien donne le tournis, et on préfèrerait se barricader, dire « stop ! » D’autant plus que, qu’on le veuille ou non, l’information parvient toujours à nous. Alors, à quoi bon s’informer ?

Dans un court texte brillant et fourmillant d’exemples, Bruno Patino revient sur les raisons de cette fatigue informationnelle, mais insiste sur notre devoir collectif de bien s’informer. En retraçant l’histoire de l’information, il nous convainc que celle-ci est une arme, un contrepouvoir important et décisif dans notre société !

 

Mon avis:

Après le premier essai sur Etre féministe, pour quoi faire ? je continue mon aventure avec cette superbe collection accessible dès 15 ans. L’information, un sujet vaste et tellement important que Bruno Patino (PDG de Arte) va nous expliquer son importance et son histoire.

Aujourd’hui, les supports où on peut avoir accès à l’information se sont plus que multiplié: presse, télévision, radio, médias sociaux… On en devient perdu et surtout qui croire. Cette surcharge d’information qui peut être contradictoire, nous fatigue. Pourquoi lui prêter de l’intérêt alors que dans tous les cas elle nous parviendra, même si on n’en a pas forcement envie.

Cet essai nous explique ce qu’est l’information et à quoi elle nous sert. Il revient aussi sur son histoire. Pourquoi communique-t-on que c’est Christophe Colomb qui a découvert l’Amérique en 1492, alors que ce n’est pas le cas ? Tout simplement puisqu’à l’époque des vikings, l’imprimerie qui a donné l’accès à l’information n’hésitait pas. L’exploit de Leif Erickson en 986 n’est donc pas relaté. Avec Gutenberg, c’est le début de l’édition et des médias qui ne cesseront d’évoluer au fil des siècles avec de nouvelles inventions (radio, télévision) jusqu’à nos jours avec les réseaux sociaux.

Au fil des pages, on nous ouvre les yeux sur notre rôle et notre devoir de bien s’informer. De nombreux exemples rythment le récit et on en rigole. J’en ressors convaincue et avec plus de clés pour comprendre ce qui m’entoure.

note 4,5 étoiles