Littérature japonaise (Japon), Livres, Manga, Mes coups de cœur

Quartier Lointain de Jirô Taniguchi

Éditeur : Casterman
Pages : 408 pages
Parution : 15 Novembre 2006
Genre: Manga

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L’histoire:

Un Japonais d’une cinquantaine d’années se remet difficilement des excès d’alcool commis la veille ; à tel point qu’il se trompe de train pour rentrer chez lui. Il se retrouve dans celui qui se dirige vers la ville de son enfance et il en profite pour se rendre sur la tombe de sa mère. Ce retour sur les traces de sa jeunesse va se transformer en bond dans le temps car notre héros va être transporté dans la peau de ses quatorze ans.

 

Mon avis:

Alors à la gare de Kyoto pour prendre un train vers Tokyo afin de rejoindre sa famille, Hiroshi se trompe de train. Et ce n’est pas n’importe lequel qu’il a pris. Il va vers Kurayoshi, la ville où il a grandi. Depuis le décès de sa mère, il n’y ait pas retourné. Sur les traces de son passé, il retrouve le chemin pour aller jusqu’à son ancien domicile et se recueillir sur la tombe de sa mère. Un phénomène inexplicable se passe alors…

Après un malaise, Hiroshi n’est plus l’homme de 48 ans qu’il était. Il a remonté le temps pour redevenir un adolescent de 14 ans. Physiquement, il ressemble à ce garçon qu’il était. Intellectuellement, c’est bien différent. Il pense comme un adulte. De retour chez lui, il retrouve sa sœur, sa mère, son père et sa grand-mère. Il s’est toujours demandé si sa mère était heureuse dans sa vie. Et pourquoi son père les avait abandonnés. Il se rend compte que ce triste jour allait arriver dans 3 mois…    

Hiroshi va revivre un certain nombre d’évènements. Il espère en bousculer le cours de certains. Mais comment savoir s’il retournera bien chez lui, où sa femme et ses enfants l’attendent.

Une véritable introspection psychologique se déroule au fil des pages. L’enquête sur son passé est émouvante. De surprenantes révélations lui sont faites. La narration nous tient tellement en haleine. On est comme absorbé par l’histoire d’Hiroshi. Ce dernier ne se rendait pas compte qu’elle avait une telle emprise sur lui. 

Les graphismes nous transmettent aussi tellement d’émotions. Il est clair que Jirô Tanigushi est un grand artiste. J’ai d’autant plus envie de découvrir ces autres œuvres d’art.

En bref, un manga qui nous laisse sans voix. Un héros qui doute, qui espère comprendre où il en est. Un voyage dans le temps, où il en sort transformé. 

 

Contemporain, Littérature anglaise (Angleterre), Livres

Les mystères de Grantchester, tome 1 : Sidney Chambers et l’ombre de la mort de James Runcie

Les mystères de Grantchester, tome 1 : Sidney Chambers et l'ombre de la mort de James Runcie

Éditeur : Babel
Pages : 357 pages

Parution : 3 Novembre 2021
Tome : 01/06
Genre: Policier

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L’histoire:

Sidney Chambers est le jeune pasteur de la petite paroisse de Grantchester. Grand, brun, les yeux noisette et l’air rassurant, Sidney est un homme d’Eglise peu conventionnel qui peut aller là où la police ne le peut pas. Avec son ami George Keating, inspecteur à Scotland Yard, il enquête sur le suicide d’un avocat de Cambridge, un scandaleux vol de bijoux perpétré, lors d’une soirée de Nouvel An et une affaire de faux en art qui met l’un de ses amis en très grand danger. Sidney découvre qu’un détective, comme un prêtre, doit avant tout savoir sonder l’âme humaine…

So british sans jamais verser dans la caricature, s’inscrivant clairement dans la tradition du père Brown de Chesterton, ce délicieux mystery, premier volet d’une série adaptée pour la télévision sous le titre Grantchester, enchaîne de savoureuses énigmes qui se dévorent comme des scones à l’heure du thé.

 

Mon avis:

Plongeons dans les années 1950, à la rencontre de Sidney Chambers, un jeune chanoine qui exerce dans la petite ville de Grantchester en Angleterre. Ami avec l’inspecteur Geordie Keating, ils vont vivre de sacrés aventures, en enquêtant et résolvant ensemble plusieurs mystères. 

Avant de lire ce roman, j’ai déjà visionné quelques épisodes de la série télé adaptée de ce roman, Grantchester, avec l’excellent James Norton incarnant Sidney. Et quoi de mieux que le mois anglais, un challenge qui se déroule en ce moment et pendant tout le mois de juin, pour sortir enfin ce roman de ma PAL ! 

Sidney Chambers est un trentenaire célibataire, ancien officier des Scots Guards (un des régiments d’élite de la Garde royale britannique) durant la Seconde Guerre Mondiale, aimant le jazz, la littérature, le cricket et le whisky. Cultivé et ouvert à autrui, il passe son temps entre sa paroisse et le collège Corpus Christi, où il est directeur d’études.
Lors d’un enterrement, une femme lui fait part de ses doutes sur la mort du défunt. Une première enquête commence sur ce prétendu suicide.
Ensuite, cinq autres histoires s’enchaînent sous forme de nouvelles, en gardant un fil conducteur qui nous permet de mieux connaitre la vie personnelle de nos personnages clés.

Même si je lis très peu de roman policier, j’ai apprécié le charme so british de ce roman et surtout le personnage si charismatique de Sidney, tout comme dans la série. Le contexte historique n’est pas oublié avec le besoin de reconstruction d’après-guerre, tout de même bercée par des notes de jazz et des gorgées de whisky !

note 3,5 étoiles

Contemporain, Littérature américaine (Etats-Unis), Livres

Ce que murmure le vent de Amy Harmon

Ce que murmure le vent de Amy Harmon

Éditeur : Charleston
Pages : 432 pages
Parution : 21 Septembre 2021
Genre : Contemporain, Historique

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L’histoire:

New York, 2001. Pour respecter les dernières volontés de son grand-père adoré, Anne Gallagher fait le voyage de Brooklyn jusqu’à Dromahair, un petit village du nord de l’Irlande, afin de disperser les cendres de son aïeul sur sa terre natale. Avalée par le brouillard au milieu du lac où elle lui fait ses derniers adieux, elle est victime d’une mystérieuse attaque… Quand Anne se réveille, elle est en 1921, dans le domaine de ses ancêtres où tous semblent penser qu’elle est son arrière-grand-mère disparue lors de la sanglante Insurrection de 1915. Perdue au cœur des heures les plus sombres de l’histoire irlandaise, alors que grondent déjà la guerre civile et le chaos, la jeune femme du XXIe siècle doit tout réapprendre. Déchirée entre son désir de retrouver la vie qui était la sienne et la folle liberté que lui offre ce nouveau départ, Anne réussira-t-elle à trouver sa place ? Avec une précision historique remarquable et une écriture d’une grande élégance, Amy Harmon nous offre, à travers un pan étourdissant de l’histoire irlandaise, une éblouissante épopée familiale.

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Mon avis:

Pour respecter les dernières volontés de son grand-père qui l’a élevé, Anne Gallagher, doit se rendre en Irlande pour disperser ses cendres dans le lac Lough Gill, sur sa terre natale. Ce voyage va la conduire à des milliers de kilomètres, mais également 80 ans en arrière, où tout le monde la prend pour Anne, son arrière-grand-mère…

Il est vrai que quand on pense à un voyage dans le temps, on pense aussi à la saga Outlander. Mais ici ce n’est pas l’Ecosse que l’on découvre, mais bien l’Irlande, ses mystères, ses légendes et son histoire. D’ailleurs l’auteure nous livre beaucoup sur ce pays et cette période de trouble, lorsque qu’ils se battent pour leur indépendance. L’écriture est très réaliste et très vite nous sommes comme happé par la narration. Même si j’avoue que j’ai eu un peu de mal au début avec toutes les descriptions, j’ai grandement apprécié faire toutes ses découvertes sur cette période qui m’était inconnue. Tout comme l’héroïne, j’ai voyagé dans le temps et cela à ouvert ma curiosité d’en savoir plus sur le pays.

Au delà de l’aspect historique riche, c’est aussi une très belle histoire d’amour et de lien familial qui nous est raconté avec beaucoup d’émotion. Une très belle découverte qui a su me captiver. 

note 4 étoiles

Films, Littérature néerlandaise (Pays-Bas)

Antonia : La Chef d’Orchestre

Antonia, la Chef d'orchestre

Acteurs : Christanne de Bruijn, Benjamin Wainwright, Richard Sammel
Réalisateur : Maria Peters
Audio : Français, Néerlandais
Durée : 137 minutes
Genre: Biopic

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L’histoire:

L’HISTOIRE VRAIE DE LA PREMIÈRE FEMME CHEF D’ORCHESTRE

New York, 1926. Passionnée et ambitieuse, Antonia rêve de devenir chef d’orchestre. Malgré son talent, tout le monde refuse de la prendre au sérieux car Antonia est… une femme. Elle s’engage dans le combat de sa vie au risque de mettre fin à sa liaison avec le séduisant Frank Thomsen.

Découvrez l’histoire d’Antonia Brico, la toute première femme à devenir chef d’orchestre. Un portrait époustouflant d’une femme libre et forte du XXème siècle, une superbe reconstitution des années folles et une histoire d’amour qui n’a pas fini de vous émouvoir.

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Mon avis:

Comme vous le savez, ou vous avez pu le voir, j’aime beaucoup lire et regarder des adaptations de romans ou des histoires inspirées de faits réels. Et autant dire que ce film a une certaine particularité. Il se trouve que la réalisatrice, Maria Peters, est aussi la romancière qui a écrit le roman ! C’est pour cela que j’ai d’abord voulu découvrir ses écrits, et ensuite voir comment elle les avait adaptés à l’écran. Et ce fut une très bonne surprise !

Mais revenons d’abord à l’histoire qui est inspirée de la vie d’Antonia Brico, une jeune femme qui a combattu pour réaliser son rêve et devenir cheffe d’orchestre. 

Lorsqu’elle est enfant, ses parents quittent les Pays-Bas pour les États-Unis. Ils y mènent une vie simple. Un jour, son père lui ramène un vieux piano abandonné, elle peut alors se plonger dans sa passion pour la musique. Elle se rend aussi souvent aux concerts gratuits, et travaille comme placeuse dans un théâtre. Un jour, Willem Mengelberg, un grand chef d’orchestre hollandais y propose la 4e Symphonie de Gustav Mahler. Elle ne peut manquer cela et se glisse dans la salle, ce qui conduit à son expulsion. Cet évènement entrainera dans sa vie un bouleversement, mais aussi de nouvelles rencontres.

Après avoir découvert les deux versions textuelles et visuelles, je vous avouerais avoir passé un super moment avec ce film. On se laisse transporter par les images, le décor et son esthétisme. Les lieux de tournage, tout comme les costumes sont très convainquant, et on se laisse avec plaisir conter l’histoire. Concernant les acteurs, j’ai apprécié Christanne de Bruijn dans le rôle principal et Benjamin Wainwright dans le rôle de Franck Thomsen. Mais j’ai eu surtout un coup de cœur pour Scott Turner Schofield qui interprète Robin Jones, un ami d’Antonia Brico, qui a su me toucher.

Un film divertissant qui nous donne bien envie d’en découvrir plus sur cette femme singulière.

note 4 étoiles - film

Ma chronique du roman

Contemporain, Littérature néerlandaise (Pays-Bas), Livres

Antonia, la cheffe d’orchestre de Maria Peters

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Éditeur : Charleston
Pages : 318 pages
Parution : 9 Février 2021
Genre : Historique

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L’histoire:

New York, 1926. La jeune Néerlandaise Willy Wolters a émigré aux États-Unis avec ses parents. Son rêve : devenir cheffe d’orchestre d’un grand ensemble symphonique. Cependant, à cette époque, une telle chose est impensable. On attend des femmes qu’elles se marient et aient des enfants, et non qu’elles aillent au conservatoire. Willy ne se laisse pas décourager ; elle part à la recherche d’un chef qui accepterait de la former. Au cours de sa formation, elle rencontre Frank Thomsen, un homme riche et attirant avec de nombreuses connexions dans le monde de la musique. Ils n’ont rien en commun et viennent de milieux différents. Ils ne sont pas censés tomber amoureux, d’autant plus que Willy veut voyager en Europe pour réaliser son rêve. Et pourtant… La jeune femme se retrouve face à un choix impossible.

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Mon avis:

Willy Wolters est une jeune femme américaine d’origine néerlandaise. Elle est passionnée par le monde de la musique, et ne rêve que d’une chose : devenir cheffe d’orchestre. Mais dans les années 1920, il est impensable pour une femme de diriger un orchestre. Ce milieu reste très masculin, et la place de la femme est assignée à son domicile…

Inspiré d’une histoire vraie, ce roman nous emmène découvrir le parcours d’une femme en quête de liberté, de réalisation, mais aussi de son identité. On fait la rencontre de notre héroïne alors qu’elle exerce deux emplois : dactylo et ouvreuse de théâtre. Alors qu’elle désire assister au concert du célèbre Willem Mengelberg, son comportement choc et lui fait perdre son emploi. Mais lui fait aussi rencontrer Franck Thomsen, un jeune homme de bonne famille qui va la marquer. 

De l’Amérique au Pays-Bas et en passant par l’Allemagne, on suit le destin de cette jeune femme pleine de détermination qui va connaitre de nombreuses déconvenues, et qui deviendra la première cheffe d’orchestre : Antonia Brico.

J’ai grandement apprécié ce roman, et découvrir le portrait de cette femme que je ne connaissais pas. C’est aussi la première fois que je lis un roman de Maria Peters, et j’ai aimé son style. L’histoire nous livre un beau message avec le combat de cette jeune femme, qui en plus est vrai. Même si j’avoue avoir trouvé quelques passages un peu lourd, j’avais hâte de découvrir la suite. Son parcours est tellement inspirant et des thèmes importants sont abordés, comme les nombreuses inégalités entre sexes et entre classes sociales, mais aussi la quête d’une identité après une adoption. J’aurais d’ailleurs aimé que ce point soit plus développé.

En bref, un roman fascinant sur une femme qui force l’admiration. 

note 4 étoiles

Ma chronique du film

Contemporain, Littérature espagnole (Espagne), Livres

L’espionne de Tanger de Maria Duenas

L'espionne de Tanger de Maria Dueñas

Éditeur : Points
Pages : 696 pages
Parution : 27 Juin 2013
Genre : Romance, Contemporain

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L’histoire:

Trahie par l’homme qu’elle aimait, Sira, vingt ans, se retrouve seule à Tétouan. La guerre civile ravage l’Espagne et elle ne peut rejoindre sa mère à Madrid. Sans argent, sans amis, elle ne doit sa survie qu’à son seul talent : la couture. Comment peut-elle imaginer qu’en montant un atelier de confection elle se prépare à une existence d’aventurière ? Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, les riches expatriées retenues au Maroc par les hostilités affluent chez la jeune femme : elle seule sait recréer les derniers modèles de Paris. Sira conquiert ainsi ses entrées dans les plus grandes maisons, où se fomentent les alliances entre nazis et franquistes. Bientôt, elle est approchée par les services secrets britanniques. Pour eux, la couturière aux doigts d’or invente un très astucieux système de communication cryptée. Mais la guerre des espions n’est pas un jeu d’enfant. Envoyée à Tanger, à Madrid et à Lisbonne, Sira doit déjouer les pièges très sophistiqués d’ennemis aux manières policées, mais à la férocité bien réelle.

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Mon avis:

Ce roman nous emmène dans les années 30 à Madrid, en pleine période de trouble. On fait la connaissance de Sira Quiroga, une jeune couturière qui va voir son destin basculer à la fois par la rencontre d’un homme qui l’emmènera jusqu’au protectorat espagnol au Maroc; mais aussi par l’Histoire, avec la guerre civile espagnole jusqu’aux débuts de l’invasion nazie en Europe.

Ayant déjà vu l’adaptation du roman en série télé il y a quelques années, je me souvenais des grandes lignes de l’intrigue. Et c’est donc avec plaisir que j’ai retrouvé le personnage de Sira pour assister à sa métamorphose. De jeune couturière naïve, elle deviendra au fil des épreuves et rencontres, une femme forte et engagée jusqu’à devenir espionne pour le compte des services secrets britanniques. Avec elle, on découvre une autre vision de la seconde guerre mondiale depuis le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Les personnages secondaires sont tout aussi importants dans la narration, et attachants. Le point qui m’a finalement dérangé dans cette lecture, c’est les moments de lenteur où il faut s’accrocher. Elle n’en reste pas moins agréable et instructive pour toutes les descriptions, personnages et faits historiques insérés. Les retournements de situation et les nombreuses mésaventures que subit l’héroïne rythme le roman, et nous tiennent en haleine.

Une bien bel découverte avec ce roman que l’on peut définir d’aventure, d’amour et d’espionnage. Je suis maintenant bien tentée par revisionner son adaptation. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon article en cliquant ici !

note 3,5 étoiles