Réalisateur : Michal Gazda Audio : Français Durée : 140 minutes Genre: Drame, Historique, Romance
L’histoire:
Rafał Wilczur, professeur de chirurgie respecté, est victime d’une agression et perd la mémoire suite à ses blessures, alors que sa femme vient de le quitter.
Inspiré du roman Znachor de Tadeusz Dołęga-Mostowicz (non traduit en français)
Mon avis:
Ce film polonais nous raconte l’histoire de Rafal Wilczur, un grand chirurgien qui vit de sa passion, aider et sauver des vies. Peu présent, sa femme le quitte en emmenant leur fille. Quelque temps après, une terrible agression le rend amnésique. Pauvre, il parcourt les campagnes et se fait appeler Antoni Klos. Même s’il a oublié qui il est, il continu à exercer “illégalement” la médecine. C’est ainsi qu’il s’installe dans un petit village où sa fille réside. Mais aucun des deux ne se reconnaissent…
Abordant des thématiques bien connues : les secondes chances, les conditions de vie entre la haute société et les bas fonds, l’accès aux soins… l’intrigue finit par nous captiver par la quête du personnage principal. Qui est donc Antoni et comment a-t-il obtenu toutes ses connaissances en médecine ? Humble, on s’attache à lui. Même s’il y a que nous, spectateurs, qui connaissons la réponse, on se demande quand la révélation aura lieu.
Bien tourné, le cadre est intéressant. Mais c’est surtout l’acteur principal qui m’a convaincue de continuer jusqu’au bout ce film. Certes la fin est rapide et trop simple, il en reste que j’ai passé un bon moment.
Si vous êtes tenté, il est disponible sur Netflix.
À la ferme des Lowell, le travail est pénible, mais Fanny a l’habitude d’obéir et ne se plaint pas. Jusqu’au jour où son père décide subitement de la placer comme domestique. Elle qui n’a jamais quitté sa campagne du Wiltshire, la voilà projetée dans le grand Londres victorien !
Là-bas, le quotidien est tout aussi dur. Des journées harassantes, des serviteurs indifférents, des maîtres qu’elle ne voit jamais, des réceptions qui s’enchaînent avec une quantité vertigineuse de plats à préparer et de vaisselle à laver. Sans parler de Mrs. Taylor, l’intendante autoritaire qui règne sans partage sur ce petit royaume.
Fanny semble destinée à une vie de soumission. Mais elle a la chance d’être un peu plus éduquée qu’on pourrait le penser. Et s’il existait pour elle un autre avenir ?
Mon avis :
Au cœur de Mildenhall au XIXème, vit une famille de metayer, les Lowell. Alors que leur mère est malade, il en revient à Fanny, la seule fille de la famille, de faire vivre cette maisonnée. En compagnie de ses trois frères et de leur père, la tâche est dure pour Fanny même si elle n’en montre rien. Quelques bouleversements vont l’amener à Londres et devenir aide cuisinière. Très peu habituée à servir l’aristocratie, elle va devoir apprendre beaucoup de choses. Pendant près de deux ans, on suit l’évolution de la jeune fille vers une nouvelle destinée qu’elle n’a pas vu venir…
D’origine modeste, la mère de Fanny, a tout de même voulu que sa fille reçoit un apprentissage. Ainsi, un pasteur lui inculque de nombreuses leçons (histoire, théologie, littérature…) quand elle dispose de temps pour étudier. Au fur et à mesure que la maladie de sa mère évolue, ce temps se fait plus rare, et surtout ça ne plait pas à son père. En devenant domestique, la jeune fille se rend vite compte que ces connaissances aides, aussi bien qu’elles surprennent. Son intégration avec le personnel en place n’est pas évidente et elle étonne aussi par sa résilience. Toutefois, elle arrive à gagner la confiance et le soutien de certains membres de la grande maison qui vont lui permettre d’enrichir encore ces compétences et d’évoluer vers d’autres fonctions qui lui correspondent mieux.
Très vite on s’attache au personnage de Fanny. Elle est tellement courageuse. Tout ce qu’elle doit encaisser sans avoir son avis à donner est impressionnant. Au début de l’histoire, elle m’a fait penser à Catherine Morland dans Northanger Abbey de Jane Austen. Même si elles n’ont pas les mêmes origines sociales, elles sont admiratives de la littérature, sincères et déterminés.
Richement documenté, c’est intéressant de suivre le parcours des domestiques, leurs fonctions et de découvrir comment s’articule la vie dans une grande maison. Régit par trois frères et leur intendante, on reste principalement avec les serviteurs. Bien entendu, au fil de ma lecture j’ai aussi pensé à quelques scènes de la série anglaise Downton Abbey.
En soit, un bien beau roman historique centré sur les premiers pas d’une domestique et ses ambitions pour évoluer dans la vie.
Londres, 1895 Alors que le procès d’Oscar Wilde occupe les colonnes de la presse londonienne, la jeune Betty découvre une aristocratie hypocrite qui met à mal sa bonne éducation. En entrant au service des Trengove en tant que gouvernante, elle se rend rapidement compte qu’un secret pesant, lié à la présence de William Goodfeather – étudiant en arts à la Royal Academy – vient perturber l’équilibre de cette famille de bonne réputation. Lors d’une des célèbres soirées de Lady Trengove, Betty fait la connaissance du capitaine Ashby, qui partage son sentiment quant à la double morale de la noblesse anglaise…
Mon avis :
Bien que le poste de gouvernante soit le plus souvent réservé à des dames désargentées, les conditions modestes de Betty ne sont pas un problème. Grâce à l’instruction qu’elle a pu recevoir, elle a appris à lire, à écrire et à compter durant sa jeunesse. Tout juste engagée auprès de la famille Trengove pour s’occuper de deux enfants, elle s’étonne de savoir que le personnel n’est pas fidèle et que la famille a du mal à recruter.
Parfaite en apparence, celle-ci cache en effet bien des secrets. Lady Trengove aime organiser régulièrement des soirées chez elle, au bras de son mari. Ce dernier travaille à la Royal Academy et y enseigne. Lors d’une soirée, elle se rend compte qu’un certain étudiant William Goodfeather est souvent présent au sein de la maison. C’est aussi ce jour là, qu’elle va faire la rencontre de son ami, le capitaine Ashby qui s’apprête à quitter l’Angleterre pour une mission en Inde. Avec en toile de fond le procès d’Oscar Wilde qui l’oppose au père d’Alfred Douglas, la famille des Trengove ont finalement bien des points communs avec cette affaire en cours…
Ce roman nous offre un plongeon au cœur du XIXème où les apparences sont toujours très importantes. Ce qui se passe avec Oscar Wilde choque les mœurs. Cette histoire fait parler et fait la une des journaux. L’ajout de ce fait historique à la narration l’a rend encore prenante. Et autant dire que l’auteure s’y connait. Elle fait des révélations à la fin de l’ouvrage sur la construction de son roman. D’ailleurs on retrouve intégrés des extraits du procès contre l’auteur irlandais.
Le personnage de Betty est très intéressant. Attachante et courageuse, on suit avec plaisir les nouvelles péripéties qui l’attendent. Son histoire d’amour avec le capitaine Jeremy Ashby m’a un peu dérangée au début. Tombée amoureuse après une rencontre brève et quelques échanges de lettres… Bref, ça se faisait à l’époque et ce n’est pas la première fois que je lis ce genre d’histoire. Ouverte d’esprit, j’ai apprécié ses réactions qu’elle a pu avoir au court du roman. Elle n’a pas la langue dans sa poche et sait réagir face aux imprévus.
En soit, un bon roman historique enrichi de nombreux faits réels qui apportent une force au roman.
Une des énigmes les plus obsédantes du XIXe siècle !
Un naufrage légendaire. Une jeune femme disparue. Une enquête haletante. Un voyage inoubliable…
Londres, 1884. Le jeune ” Spotty ” Finch fait ses premiers pas à la City auprès de Basil Huntley, un enquêteur obsédé par les naufrages. Quand un vieux corsaire leur apporte le journal d’une passagère clandestine de la Mary Celeste, goélette retrouvée douze ans plus tôt sans personne à bord, la tentation de résoudre l’énigme est irrésistible. D’autant que cette passagère pourrait bien être Elsie, l’amour de jeunesse de Basil… L’enquête commence, et le récit nous embarque dans une traversée inoubliable. Entre amour impossible, aventure maritime et enquête palpitante, l’histoire de Spotty, Basil et Elsie ne laissera personne indemne !
(Inspiré de faits réels)
Mon avis :
A 17 ans, James Finch dit Spotty s’apprête à passer un entretien avec Basil Huntley pour rejoindre l’Atlantic Mutual, une des plus grosses compagnies d’assurances maritimes anglaises. Embauché au bureau des enquêtes, le nom de la Mary Celeste rend soudainement livide son patron. Et pour cause, voilà 11 ans que cette goélette a été retrouvée au large des Açores sans aucun de ses passagers. Le mystère reste entier et personne n’a encore réussi à l’élucider.
Et pour Basil , cette enquête lui tient particulièrement à cœur. Il pense connaitre Elsie MacKentrick qui serait la passagère clandestine à bord de ce bateau. Mais comment après leur rencontre aurait-elle pu être dans ce navire qui partait des Etats-Unis ? Toutes les histoires horribles racontées sur Elsie sont-elles vraies ? Pourquoi ce bateau dérivé sans ses occupants, alors qu’il était toujours en état de naviguer ?… De nombreuses questions sans réponses demeurent. Spotty compte bien aider Basil a enfin savoir la vérité. Encore faut-il qu’elle soit accessible…
Pendant toute cette enquête, l’auteur sait nous tenir en l’haleine. On alterne entre le présent en compagnie de Spotty et de Basil, aux souvenirs d’enfance de Basil et avec le journal de bord de la passagère clandestine. Guidé par des dates et une police d’écriture, on ne se perd pas. Le rythme est donné dès les premières pages. On se sent captivé par l’histoire. Les personnages sont aussi attachants. Plus j’en savais sur Elsie (par les souvenirs de Basil et par ses écrits), plus la jeune fille m’impressionnait par sa force de conviction et de caractère. Au fil des pages, on souhaite nous aussi en savoir plus sur ce qui est arrivé à la Mary Celeste.
D’ailleurs, ce roman s’inspire d’une histoire vraie. Cette goélette fait partie d’un de ces fameux navires que l’on appelle “les vaisseaux fantômes”. On retrouve de nombreuses références véridiques dans la narration, comme sa découverte par le bateau Dei Gratia, l’audience à Gibraltar et même la présence d’un grand romancier, qui m’a surpris et qui est vrai.
En bref, un très bon roman d’aventure qui m’a séduit et que je ne voulais plus lâcher !
En 1935, après la mort de son mari et des problèmes financiers, Louisa Durrell décide de déménager de Bournemouth jusqu’à l’île grecque de Corfou avec ses quatre enfants. Des changements vont alors devoir s’opérer au sein de cette famille qui va voir sa vie bouleversée du jour au lendemain.
Adaptée de l’autobiographie Trilogie de Corfou de Gerald Durrell
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Mon avis:
A Bournemouth, en Angleterre, Louisa Durrell se sent dépassée. Veuve, les difficultés financières s’acculent et ses quatre enfants ne l’aident pas. Son plus jeune fils est même sur le point de se faire renvoyer de son école. Se soûlant de plus en plus, elle ne peut laisser sa famille s’écrouler. Sur un coup de tête, elle décide de déménager sur l’ile de Corfou, en espérant un nouveau départ et avenir.
Dans une ancienne villa à rénover où il n’y a pas d’électricité, les Durrell doivent prendre leur marque. Accompagnée par un villageois, les enfants de Louisa ne sont toujours pas au rendez-vous pour l’aider. L’ainé, Lawrence, veut devenir écrivain. Leslie est passionné d’armes à feu et tire à tout va. Margo est plus intéressée par les hommes de l’île, que par se trouver un travail. Et le benjamin Gerald est captivé par les animaux, au point de créer un véritable zoo dans la maison.
Au fil des épisodes, c’est un plaisir de suivre cette famille. On retrouve l’humour typiquement britannique, des paysages envoutants et de superbes costumes d’époque. Ponctué de nombreux rebondissements, souvent inattendus, on ne peut que rigoler face à cette famille rebelle et attachante.
Abordant le ton léger et loufoque de la trilogie de Gerald Durell (le benjamin de la famille), la nature et les animaux détiennent une place importante dans la narration. On y aborde aussi la mort, le deuil, l’injustice et l’homosexualité.
En soit, une série drôle et décalée où le dépaysement et le rafraichissement sont garantis.
Dans l’Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d’être institutrice, mais elle est issue d’un milieu modeste et doit entrer en condition. De fille de cuisine, elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. Confinée au sous-sol de l’aube à la nuit, elle n’en est pas moins au service de ceux qu’on appelle Eux, des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d’argent. Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour améliorer ses conditions de travail, jusqu’à ce qu’elle trouve enfin, sinon le prince charmant, du moins le mari qui l’emmènera loin des cuisines des maîtres.
Grâce à son franc-parler aux antipodes des récits de domestiques anglais trop parfaits, ce témoignage paru en 1968 a valu la célébrité à Margaret Powell (1907-1984). Quarante plus tard, il a inspiré le scénariste de «Downton Abbey» alias Julian Fellowes.
Mon avis:
Ce roman autobiographique retrace la vie de Margaret Powell, de son enfance à Hove (près de Brighton) jusqu’à sa soixantaine. Son père était artiste peintre et sa mère faisait des ménages. En tant qu’ainée de la famille, elle s’occupait souvent de ses frères et sœurs. Même si sa famille avait peu d’argent, certains divertissements étaient possibles occasionnellement: jeux, cirque, cinéma… Une fois son brevet des collèges obtenu à 14 ans, elle aurait bien voulu continuer l’école.
Pour faute de moyens financiers, elle commença rapidement à faire des ménages et enchaina divers emplois. Avec l’aide de sa mère, elle entra finalement en condition et devient fille de cuisine dans une grande maison. Enchainant les places, elle a connue différents employeurs et monta en garde en tant que cuisinière.
Ce que j’ai aimé avec ce témoignage, c’est qu’il se lit aisément. On a l’impression que Margaret est là avec nous et qu’elle nous raconte directement son histoire. Et quelle aventure ! Les nombreux témoignages nous font prendre conscience des conditions de vie et des différences entre “Eux” (les gens d’en haut) et les gens d’en bas. Dans une même maison, la frontière est énorme. Elle nous raconte de nombreuses anecdotes saugrenues de tâches quotidiennes à réaliser, comme repasser des lacets… Ces collègues ne sont pas épargnés, et on ne peut que rigoler de commentaires en commentaires.
Le texte est très bien écrit et on s’imagine facilement l’environnement qui nous est décrit. La multitude de souvenirs qu’elle nous confie, font à la fois rire et peuvent être aussi révoltant. Je retiens par exemple cet aristocrate qui les faisait descendre en pleine nuit pour toucher leurs bigoudis, en échange d’une pièce…
Elle m’a regardée comme si j’étais quelque chose de pas tout à fait humain. Elle n’a pas prononcé un mot, elle est juste restée là, à me regarder. Elle avait visiblement du mal à croire que quelqu’un comme moi pouvait marcher et respirer. Je me suis dit : “qu’est-ce qu’il y a ? j’ai mon bonnet, mon tablier, mes bas noirs, mes chaussures…Je n’arrivais pas à trouver ce qui n’allait pas. Finalement elle a articulé : “Langley, vous ne devez jamais, jamais vous m’entendez, sous aucun prétexte, me tendre quoique ce soit avec vos mains; toujours sur un plateau d’argent.
Mais il est vrai qu’une fois une grande partie du roman lu, la redondance s’installe. On rigole beaucoup moins, même si le récit reste intéressant.
En soit, une lecture très agréable avec de nombreuses notes d’humour et qui nous ouvre les portes de la domesticité anglaise au début du XXème siècle.