Bande dessinée, Littérature française (France), Livres

La princesse de Clèves de Catel Muller, Claire Bouilhac et Madame de La Fayette

Éditeur : Dargaud
Pages : 216 pages
Parution : 29 Mars 2019
Genre: Classique, Drame

 

L’histoire:

Écrit en 1678 par Madame de La Fayette, “La Princesse de Clèves” est un roman fondateur. La jeune Mademoiselle de Chartres y fait ses premiers pas dans la cour du roi de France, Henri II. Entre cabales, médisances et galanteries, elle rencontre l’amour dans un univers pétri de conventions et retourne à son avantage les idéaux féminins stéréotypés de l’époque (la solitude, le silence, le secret, la retenue, la décence et la discrétion). Le récit propose ainsi une forme de féminisme inédit, dans laquelle l’estime de soi prévaut et la raison triomphe de la passion.

 

Mon avis:

En 1558, la jeune Mademoiselle de Chartres a tout juste 16 ans. Elle doit être présentée à la cour du roi Henri II. C’est à ce moment que le prince de Clèves tombe amoureux d’elle. Faisant face à de nombreuses pressions, la jeune femme accepte ce mariage et devient la princesse de Clèves. Peu de temps après, elle fait la connaissance du duc de Nemours, et des complots à la cour…

Adaptation du grand roman de Madame de La Fayette en bande dessinée, l’auteure Claire Bouilhac nous offre une version plus moderne. Elle met en scène l’importance de la place de la femme à cette époque et ses émotions trop souvent refoulées. Prise au piège entre le respect de ses valeurs morales et l’assouvissement de son désir envers le duc de Nemours, c’est dans un univers plein de tourments qu’avance la jeune princesse de Clèves. Au fil des pages, on éprouve de la pitié pour la jeune femme et aussi de l’admiration face à sa détermination. L’amitié, l’amour, le devoir, mais aussi la trahison, l’infidélité et la manipulation sont des thèmes qui évoluent au cours de la narration.

En prologue et en épilogue, c’est Madame de La Fayette et Monsieur de la Rochefoucauld qui s’exprime face à l’écriture de ce roman. Cette idée originale est écrite par Catel Muller. C’est à la fois surprenant et intéressant.

Concernant les illustrations, j’ai plus apprécié le travail de Claire où on ressent l’émotion. Je reste tout de même plus convaincue par l’histoire que par le graphisme. Tout de même, le diagramme en début de l’ouvrage est très intéressant pour nous rappeler qui et qui à cette époque.

En bref, un récit intéressant qui reprend les grandes lignes de l’œuvre originale, le tout en mettant parfaitement en scène notre héroïne au destin bien sombre.

Bande dessinée, Littérature française (France), Livres, Mes coups de cœur

Mémoires d’un cétacé d’Anne Defréville

Éditeur : Delcourt
Pages : 136 pages
Parution : 29 Mars 2023
Genre: Jeunesse

 

L’histoire:

Riche de détails sur la biodiversité marine, cet album nous embarque à la découverte des cétacés. Et si mieux connaître ces mammifères nous permettait de reconsidérer notre comportement vis-à-vis de l’océan ?

La Terre, dans un futur très lointain. Des cétacés archéologues déterrent le journal de bord d’un dauphin dans une strate de l’anthropocène. Au fur et à mesure des pages parcourues, ils approfondissent leur connaissance de la vie de leurs ancêtres et d’une époque (la nôtre) où les relations entre humains et cétacés passent de la fascination à la destruction et à la protection…

 

Mon avis:

Alors que le dérèglement climatique et que l’extinction de la biodiversité sont des sujets qui font de plus en plus l’actualité, ce roman graphique nous emmène quelques siècles plus tard quand l’humanité n’existe plus. On fait la connaissance de Globi, un globicéphale appelé aussi « dauphin-pilote », qui découvre un journal de bord d’un de ces ancêtres. Avec une grande expertise, il nous explique les mutations de notre planète.

Divisé en cinq parties, ce roman graphique nous informe et nous sensibilise sur les conséquences du dérèglement, nos agissements irresponsables et la nécessiter d’agir. Vulgarisé pour s’adresser à la jeunesse, le contenu est tout de même de haut niveau. On découvre énormément et les termes scientifiques sont conservés. On commence avec l’Amesia, soit le rapprochement prévu entre l’Amérique du Nord et l’Asie pour ne former qu’un seul continent. Puis la biologie, qui revient sur la disparition des dinosaures à nos jours. Autant dire que l’on apprend beaucoup d’information grâce à notre guide Globi. Ensuite l’écologie et l’éthologie, qui nous apprend énormément sur les moyens de communication entre les espèces et leur milieu de vie. Après le sujet sur l’écologie et la conservation est abordé. Une partie tout aussi passionnante qui évoque des sujets d’actualité, comme les lois visant à lutter contre la maltraitance animale, l’accord sur la conservation des cétacés, les multiples collisions et pratiques de pêche, la chasse à la baleine dans les pays européens… Enfin retour à Amesia pour parler de la pollution, des déchets, de l’anéantissement de certains animaux par la faute des êtres humains…

Richement documenté et même si le sujet peut être lourd, beaucoup de notes d’humour nous font passer un super moment de lecture et une sacrée prise de conscience. En plus de l’histoire qui nous est conté, certaines pages proposent une réalité augmentée. A l’aide de l’application de Delcourt, on a accès à des potcasts, des vidéos, des informations à lire supplémentaires et même des sons (pour entendre par exemple le chant des baleines, qui a d’ailleurs inspiré de grands compositeurs !)

Une expérience de lecture qui est un coup de cœur et pas que pour son contenu génial. Les illustrations à l’aquarelle sont toutes aussi superbes. Bravo Anne Defréville !

En bref, un roman graphique d’anticipation que je recommande, autant pour les petits que pour les grands !

 

Bande dessinée, Littérature française (France), Livres, Mes coups de cœur

Simone Veil : L’immortelle de Hervé Duphot et Pascal Bresson

Éditeur : Marabout
Pages : 184 pages
Parution : 27 Juin 2018
Genre: Biographie

 

L’histoire:

Simone Veil, née Jacob, rescapée de la Shoah, a fait de la lutte pour les droits des femmes son combat. Une lutte contre le sexisme, la misogynie et pour la dignité qu’elle porta au sein de l’Assemblée nationale alors qu’elle était Ministre de la Santé. Une bataille qu’elle ne cessa jamais de mener. Disparue le 30 juin 2017, elle entre au Panthéon le 1er juillet 2018.

 

Mon avis:

Très bel hommage à Simone Veil, ce roman graphique revient sur son parcours, de son enfance à ses combats menés pour la France.

L’intrigue commence en novembre 1974, alors qu’elle est Ministre de la Santé et qu’elle est sur le point de présenter la loi en faveur de l’Interruption Volontaire de Grossesse à l’Assemblée Nationale. Accompagné de plusieurs flash-backs, qui nous font revivre son enfance à Nice jusqu’à sa captivité et les horreurs de la Shoah, on suite le parcours de la loi Veil de son examen au vote.

Forcément, on ne peut rester de marbre après la lecture de cet ouvrage, magnifiquement réalisé et mis en page. Le parcours de Simone Veil m’a toujours impressionné. Quelle femme, quel courage, quelle force de caractère… On pourrait continuer pendant très longtemps la liste de superbes qualificatifs qui la décrive.

Je crois, toujours, que cela sert à quelque chose de se battre.

Centré sur la loi en faveur de l’avortement, cette biographie est amenée d’une façon originale. On ne peut arrêter notre lecture, tellement addictive. Les nombreux flash-backs peuvent certes rebuter. Sachez qu’ils sont très bien intégrés dans la narration, et dans les illustrations en nous proposant un code couleur. Rien que visuellement, on sait à quelle époque on se trouve. J’ai trouvé cette idée merveilleuse.

Le contenu peut bien sûr être choquant: entre le racisme nazi, le génocide juif, mais aussi le sexisme, les actes et paroles brutales qu’elle a reçue par les politiques et les contestataires…

– N’oubliez jamais ce qu’ils nous ont fait ! Il faut transmettre, témoigner, c’est une nécessité aussi urgente que cruciale pour nos jeunes. C’est en se projetant dans un avenir commun, en ayant foi dans les valeurs de la démocratie et du respect d’autrui qu’ils parviendront à dire non à toutes les idéologies de haine et de violence, et qu’ils construiront un monde plus juste et plus fraternel…

Une lecture émouvante, un superbe hommage à une grande dame.

Bande dessinée, Littérature française (France), Livres

D’un Renoir à l’autre de Jak Lemonnier et Eddy Simon

D'un Renoir à l'autre de Jak Lemonnier et Eddy Simon

Éditeur : 21 g
Pages : 128 pages
Parution : 24 Aout 2018
Genre: Biographie

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L’histoire:

Chez les Renoir, l’art est une affaire de famille !
La voie est tracée par Pierre-Auguste, peintre à l’origine du mouvement impressionniste avec Monet, Cézanne, Degas… , et se poursuit avec Jean, cinéaste poétique avant-gardiste. Un des maîtres incontestés de la peinture moderne française du XIXe siècle a donné naissance à l’un des plus grands réalisateurs du XXe siècle. Des tableaux du père aux films du fils, la filiation artistique révèle une même quête, un même idéal, une même source d’inspiration : une ode à la liberté qui se nourrit d’une profonde humanité et de l’amour du vrai.

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Mon avis:

Ce livre se concentre sur le parcours de deux grands artistes père et fils : Pierre-Auguste Renoir, grand peintre et créateur du mouvement impressionniste; et Jean Renoir, un réalisateur majeur du XXe siècle. Divisé en plusieurs parties, on suit leur parcours de manière non chronologique, mais plus pour mettre en lumière comment l’art et la vision de l’un, ont influencés sur l’autre.

Cela a été un grand plaisir de découvrir cet ouvrage. Même si la construction peut surprendre au début, on comprend vite pourquoi le choix a été fait. Ici ce n’est pas d’un artiste que l’on parle, mais de deux, et aussi et surtout de leur regard très proche sur leurs travaux. J’ai grandement appris sur Pierre Auguste, et aussi sur Jean que je connaissais moins bien. Leurs arts ont beaux êtres différents, on reconnait bien leurs valeurs de liberté et leurs touches personnelles et familiales. Les films de Jean sont par exemple largement inspirés des toiles de son père.

L’intrigue est très bien documentée, j’ai particulièrement aimé les notes qui nous permettent de nous recentrer sur le contexte historique: des censures imposés par Napoléon III à leur assouplissement; de la révolution de certains élèves des Beaux Arts contre les codes, qui amène un regroupement puis au mouvement des impressionnistes; ainsi que l’arrivée de la première guerre mondiale et de la seconde, et de cette constante recherche de liberté importante pour le père comme le fils.

Les illustrations sont toutes aussi envoutantes que le texte. Toutes en sensibilités, on ressent parfaitement le lien intimiste et artistique entre les deux hommes.

Un très beau livre biographique sur deux grands artistes dont la passion pour l’image les a réuni. Une bien belle découverte.

 

note 4,5 étoiles

Bande dessinée, Littérature française (France), Livres

Edelweiss de Lucy Mazel et Cédric Mayen

Éditeur : Vents d’Ouest
Pages : 96 pages
Parution : 14 Juin 2017
Genre: Contemporain, Romance

 

L’histoire:

Été 1947, Boulogne-Billancourt. Lors d’un bal typique de l’après-guerre, Edmond, jeune ouvrier chez Renault, rencontre Olympe, fille de politicien. Il ne se doute pas qu’elle va bouleverser sa vie. Passionnée d’alpinisme, la jeune femme n’a qu’un rêve : escalader le Mont-Blanc pour égaler la prouesse de son aïeule Henriette d’Angeville. Malgré son manque d’expérience, Edmond promet qu’il l’aidera à le réaliser. Seulement, le train-train quotidien et plusieurs drames vont petit à petit émousser leur détermination… Mais qu’importe, l’amour est plus fort que tout, dit-on. Et s’il est capable de déplacer des montagnes, il peut aussi aider à les gravir.

 

Mon avis:

Olympe est une jeune fille issue d’une famille aisée de politicien. Indépendante et féministe, elle a voulu très tôt être autonome, en quittant son domicile familial et en travaillant dans la mode, qu’elle compte bien révolutionner. Mais depuis longtemps un rêve trotte dans sa tête, celui de reproduire l’exploit d’Henriette d’Angeville son aïeule, et de conquérir le Mont Blanc. Mais la période de la deuxième guerre mondiale, alors qu’elle habite Paris, n’est guère propice à cette réalisation. C’est lors d’un soir d’été qu’elle fera la rencontre d’Edmond, un jeune ouvrier de chez Renault. Leur destin va alors se lier.

Voici une histoire pleine d’émotions qui nous est contée. Cela a beau être une fiction, quelques faits réels et personnages historiques y sont glissés. On y retrouve en action Simone de Beauvoir, ou encore des références à Henriette d’Angeville, surnommé “la fiancée du Mont Blanc” Elle est d’ailleurs la deuxième femme a avoir gravit son sommet après Marie Paradis. Mais revenons à notre intrigue, et à nos personnages principaux que l’on va suivre pendant plusieurs années: de 1947, année de leur rencontre, jusqu’à 1969, date d’un grand moment tellement émouvant. Après un début de romance assez difficile, où les conditions sociales de nos amoureux sont mises en avant, notre heureux couple compte bien gravir encore d’autres obstacles et nous surprendre. Dans ce contexte d’après guerre, où l’émancipation de la femme commence à faire débat, tout comme la lutte des classes, leur parcours se voit quelque peu semé d’embuches, ce qui renforce leur amour mais aussi leur force et leur courage. On se retrouve comme saisi par cette histoire et ce beau témoignage que l’on tient entre nos mains. On en devient presque mélancolique sur la fin. La vie n’est certes pas un long fleuve tranquille, mais à leur image et à leur exploit, tellement belle.

Les illustrations sont aussi toutes en douceur et en poésie, avec des traits travaillés et précis, ce qui nous permet d’être au plus proches de nos héros. Des atmosphères sont aussi créés, avec en premier lieu des tons chatoyants et vifs pour la période parisienne, et plus pastels pour retranscrire la beauté des paysages de montagne.

En bref, un roman graphique attendrissant et engagé qui nous livre une histoire tellement belle et émouvante.

 

Discutons ensemble, RDV du Blog

Un MOOC sur la bande dessinée, les romans graphiques et les mangas dès le 30 novembre 2020

MOOC Culturel - Fondation Orange

Au mois de mars dernier, je vous ai écrit un article sur la #CultureChezNous avec 3 MOOC sur la littérature auxquels j’ai participé. Sachez qu’aujourd’hui la Fondation Orange, en partenariat avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, en ouvre un nouveau pour notre plus grand bonheur !

Envie d’en savoir plus sur l’histoire de la bande dessinée, ses maisons d’éditions, ou ses grands auteurs phares… On y découvrira aussi tous les secrets de sa conception et ses codes.

 

Voici la bande d’annonce de la formation

 

Et le programme 

Introduction

1 – L’image et le récit

Les racines de la BD sont anciennes et multiples. Mais au XIXe siècle, certains dessinateurs posent les fondations du genre. Ils inspireront des générations entières d’auteurs. Les connaissez-vous ?

2 – La BD, reine des journaux

C’est l’époque des “p’tits mickeys”, des héros inoubliables et des récits à suivre, dévorés dans des illustrés que l’on guette avec impatience dans la boîte à lettre ou chez le marchand de journaux…

3 – La BD sort des cases

La BD se diversifie furieusement et noue des liens avec le cinéma, la vidéo, le spectacle vivant… Le roman graphique s’impose comme une nouvelle forme de littérature. Mais les formes plus classiques connaissent toujours un immense succès !

Conclusion

 

 

Pour vous inscrire, rendez-vous ici. Les cours commencent à partir du 30 Novembre

 

Alors tenté !?

En tout cas, je m’y suis inscrite !

MOOC culturel - Fondation Orange