Bande dessinée, Littérature française (France), Livres

Claude Monet: Les nymphéas de Frank Secka et Vincent Gravé

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Éditeur : Glénat
Pages : 56 pages
Parution : 9 Mars 2016
Genre: Biographie

 

L’histoire:

Giverny, automne 1886. Émilie, jeune protégée de Claude Monet fait la rencontre de Francis Hawkins, fils d’un galeriste de New York venu rencontrer le célèbre peintre impressionniste. L’une vit en France, l’autre aux États-Unis mais, malgré cette distance, ils le savent;: un jour, ils se marieront. Cette promesse marque le début d’un amour pur qui sera pourtant souvent perturbé par les aléas de l’Histoire. Un amour qui traversera 4 saisons, 4 périodes de l’œuvre de Monet et qui sera toujours bercé par les magnifiques couleurs du jardin du peintre, lorsqu’il réalisera ses célèbres Nymphéas…

 

Mon avis:

La collection de bande dessinée “Les Grands Peintres” propose de revenir sur les parcours d’artistes et de leur chef-d’œuvre. Grande fan du courant impressionniste, je débute ainsi avec Claude Monet.

Ecrit par Frank Sécka et illustré par Vincent Gravé, ce duo met en lumière l’une des célèbres œuvres du peintre: les Nymphéas. Mais j’avouerais que dès les premières pages, j’ai peinée dans ma lecture. D’abord à cause du scénario qui nous propose de suivre l’histoire d’amour entre Emilie, jeune protégée du peintre, et Francis Hawkins, fils d’un galeriste de New York. L’idée est certes intéressante, mais j’ai trouvé qu’elle manquait de profondeur pour que j’arrive à m’y attacher. Puis, ce sont surtout les illustrations qui m’ont le plus déroutées. Je les ai trouvées trop brutes et dures. Au fil des pages, on finit tout de même par s’habituer par le style choisi, qui n’aura donc pas réussi à me charmer.

En fin d’ouvrage, nous avons le droit à un dossier retraçant le parcours de Claude Monet. Son contenu est très intéressant, et j’ai grandement apprécié cette annexe. Cela m’a d’ailleurs rappelée ma visite à Giverny.

note 2,5 étoiles

 

Lien de mon article au cœur de la maison et des jardins de Claude Monet à Giverny.

La maison et les jardins de Claude Monet à Giverny

Sorties culturelles

La maison et les jardins de Claude Monet à Giverny

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Cet été, je suis partie en balade au cœur de l’Impressionnisme, où plus précisément à Giverny et à Vernon.

Je vous fais profiter de quelques uns de mes clichés de ma visite de la maison de Claude Monet et de ses sublimes jardins.

 

MAISON ET JARDINS CLAUDE MONET

C’est l’histoire d’un coup de foudre. Celui de Claude Monet pour Giverny. Alors qu’il est dans le train qui va de Vernon à Gasny, l’artiste aperçoit le village et tombe irrémédiablement sous le charme. En 1883, il y dépose ses bagages, entouré de toute sa famille. Pendant 43 ans, il y vivra heureux et inspiré. Dans la maison au crépi rose qu’il acquiert en 1890, il puise les principaux sujets de ses tableaux. La lumière si particulière de la vallée de la Seine est son moteur.

« Je suis dans le ravissement, Giverny est un pays splendide pour moi » écrira-t-il.

Passionné par le jardinage autant que par les couleurs, il aménage petit à petit le grand jardin. Avec une infinie patience, il plante et sème. Le Clos Normand prendra forme, tout en perspectives, symétries et couleurs. Les plates-bandes et les massifs de fleurs créent des volumes, des profondeurs.

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Poussant toujours plus loin l’exploration, il accorde une place de choix à l’eau. Il achète alors le terrain en contrebas de sa propriété, de l’autre côté de la voie de chemin de fer. Dans ce lieu traversé par un petit cours d’eau, le Ru, il fait creuser un bassin réservé à la culture du nymphéa. Au-dessus de ce bassin, un petit pont japonais peint tout en vert devient l’un de ses sujets d’étude de prédilection.

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La maison devient son atelier, son lieu de vie. La salle à manger est jaune, la cuisine bleue. Au premier étage, sa chambre où le bureau à cylindre et la commode XVIIIème sont toujours là. Son premier atelier, celui où il travailla jusqu’en 1899, résonne encore des vibrations de l’artiste. Sur les murs de la maison, des toiles, des estampes japonaises, de la vaisselle en faïence bleue… Chargée de souvenirs et pleine d’émotion, cette maison a gardé l’âme du maître.

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L’ANCIEN HÔTEL BAUDY

En 1887, des peintres américains sont en quête d’hébergements sur Giverny. Madame Baudy décide de changer sa buvette-épicerie en hôtel. Ce lieu a vu passer Monet, Cézanne, Rodin, Renoir et toute une colonie américaine. C’est le débarquement avant l’heure. Dans ces lieux, vous retrouverez donc un peu l’histoire du village, des copies de tableaux, une magnifique roseraie et l’ancien atelier de peinture construit dans le jardin par Madame Baudy.

Aujourd’hui, l’Hôtel Baudy est un restaurant qui a gardé une émouvante authenticité. On y déguste une cuisine simple aux accents du terroir dans un cadre qui semble inchangé depuis la grande époque des peintres impressionnistes. A l’intérieur, dans un mélange de souvenirs. A l’extérieur, dans le petit jardin ombragé.

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Bande dessinée, Littérature espagnole (Espagne), Livres

Monet : Nomade de la lumière de Salva Rubio et Ricard Fernandez

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Éditeur : Le Lombard
Pages : 112 pages
Parution : 17 Mars 2017
Genre: Roman graphique, biographie

 

L’histoire:

Du Salon des Refusés au mouvement des Impressionnistes, de jeune peintre désargenté à grand bourgeois tutoyant les huiles, du mari à l’amant… la vie de Claude Monet fut pour le moins plurielle. Chef de file, à son cœur défendant, d’un mouvement qui bouleversa la vision de la peinture au XIXe siècle, l’homme n’est finalement resté fidèle qu’à une seule quête : celle de la lumière absolue, qui viendrait éclairer toute son oeuvre de sa perfection. Salva Rubio et Ricard Efa nous racontent aujourd’hui les aléas de cette recherche, dont Monet paya le prix autant qu’il l’encaissa, à travers un somptueux roman graphique.

 

Mon avis:

Etant une grande fan du courant impressionniste, je ne pouvais qu’aimer ce roman graphique, et cela a été le cas. Au fil des pages, on revit les grandes étapes de la vie de cet artiste en devenir. On fait ainsi la connaissance avec d’autres grands noms, comme Zola, Renoir, Manet, Pissarro, Cézanne, Degas… Et c’est un très bel hommage qui lui est rendu via cet ouvrage. En plus de ces œuvres mythiques, on découvre un peu plus l’homme et les divers combats qu’il a du mener. Sa vie n’a certes pas été facile.

Les illustrations sont très douces et poétiques. On y découvre des reproductions de ces tableaux durant la narration. A la fin de l’ouvrage, il y a quelques pages explicatives sur les œuvres cités. Quitte à faire une biographie, j’aurais aimé un peu plus de détails sur les œuvres. C’est mon seul petit bémol qui n’entache en rien à ce super roman.

PS: Je vous réserve une petit surprise demain, en rapport avec cet ouvrage !

4,5 étoiles

Sorties culturelles

Exposition L’impressionnisme et la mode au Musée d’Orsay

Exposition L'impressionnisme et la mode

L’événement : l’Impressionnisme et la mode, au musée d’Orsay

Les peintres impressionnistes, soucieux d’être dans leur temps, et de rendre compte de la vie de leurs contemporains, s’entendaient, sans se l’être forcément formulé entre eux, pour privilégier la représentation de la figure humaine dans son milieu quotidien. Ils tenaient à saisir la femme et l’homme “modernes”, avec tout de même une préférence marquée pour les femmes, dans leurs activités habituelles, à la ville comme à la campagne.

Ainsi, sans rechercher à reproduire trop scrupuleusement la physionomie, la robe, le costume ou l’habit, ces peintres n’en rendaient pas moins compte des modes et des attitudes de leur époque.

Ils y parvinrent par leur volonté de considérer le portrait comme l’instantané d’une femme ou d’un homme dans son cadre familier, par leur capacité à renouveler, du double point de vue de la typologie et de la topographie, la scène de genre, et, plus que tout, par leur attention à “la métamorphose journalière des choses extérieures”, pour reprendre l’expression de Charles Baudelaire.

Par leurs positions comme par leur parti pris esthétiques, la réalité de la femme et de l’homme des Années 1860-1880… et de leurs vêtements subissait alors une incontestable transfiguration, voire, si je l’osais, un véritable Coming out.

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Une soirée, 1878, par Jean Béraud, L’Impressionisme et la Mode, au Musée d’Orsay. Photo Patrice Schmidt / Musée d’Orsay, dist. RMN
Ce fut dans ces années-là que la journée de la femme (entendons-nous, nous parlons là des classes aisées, tout de même !) se ponctua, prenant modèle sur la geste des cours européennes, par des changements de vêtements adaptés ou codés à chaque événement du chapelet quotidien. Les robes, qui précédemment se transmettaient de génération en génération, pouvaient alors… n’être plus portées qu’une seule fois. Naissance de la mode telle qu’on la connaît encore aujourd’hui. Merci Monsieur Worth, couturier notamment de la cour d’Angleterre, installé à Paris et annonceur des Jacques Doucet, Paul Poiret et des autres.

Dans ce même temps où les femmes s’habillaient de splendides parures de couleurs, changeantes et étourdissantes, les hommes se moulaient dans la ternitude d’habits aux couleurs éteintes la plus absolue, passant de l’habit de jour noir, bleu marine ou marron, à l’habit de soirée, résolument noir évidemment ! Ils devenaient alors visuellement le simple faire-valoir de ces dames, chargées elles de porter spectaculairement et si possible avec élégance la réussite de leur époux ou de leur protecteur.

L’exposition L’Impressionnisme et la mode commence assez tranquillement avec, en mise en bouche, quelques robes de l’époque, confiées par les musées Galliera (toujours en travaux) et des Arts décoratifs. Pénombre, forcément, les tissus anciens sont si sensibles… et deux jolies liseuses, l’une peinte par Manet, l’autre par Renoir. Liseuses, donc dans leur siècle, et, bien qu’encore corsetées, déjà modernes.

Ici entre en scène Eugène Disderi, personnage-clé dans ce tournant d’époque. En effet, il invente dans les Années 1850 le portrait photographique, format carte de visite. Étonnant, non ? Et qui plus est, son invention permet d’avoir sur la même plaque 6 à 8 prises de vue différentes. M. Disderi prodiguait des conseils divers à ses client(e)s : sur le choix des vêtements, des couleurs, même sur les attitudes des mains ou le port de tête. Et ces cartes de visites photographiques, qui nécessitaient 10mn de pose puis 8 jours d’attente, se vendaient à l’unité, à la douzaine, par centaines, s’échangeant entre membres d’une même famille ou entre ami(e)s.

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Edgar Degas (1834-1917) Chez la modiste [The Millinery shop] Entre 1879 et 1886 Huile sur toile 100 x 110,7cm Chicago Art Institute Mr. and Mrs. Lewis Larned Coburn Memorial Collection © The Art Institute, Chicago

Dans son roman Au Bonheur des dames (1883), Émile Zola raconte le grand magasin, qui naît alors, plaçant au passage quelques banderilles : “La grande puissance était surtout la publicité. (Le propriétaire, ndlr) Mouret en arrivait à dépenser par an 300 000F de catalogues, d’annonces et d’affiches (…) Il professait que la femme est sans force contre la réclame, qu’elle finit fatalement par aller au bruit.”

Voir le tableau La Demoiselle du magasin (1883-1886), de James Tissot, qui, pour n’avoir pas été impressionniste, n’en dévoile pas moins précisément en fond de tableau le Paris haussmannien de la bourgeoisie triomphante.

Dans cette exposition, située dans un espace un peu serré, la mise en scène a prévu en compensation quelques grands miroirs face aux tableaux de plus grands formats, laissant l’opportunité au visiteur de se fabriquer son propre recul… et de voir ces tableaux à l’envers. Ce qui est bon pour la mode ne le serait-il pas pour la peinture ?

Quelques autres fort belles toiles de Jacques Tissot, égrainant les mois et leurs parures, maître dans l’art de peindre les tissus, comme dans sa scène d’un bal sur un bateau (1874), ou pour l’assistance d’un spectacle de cirque (1885).

5 beaux Berthe Morizot. De splendides Manet, bien sûr, qui s’attarda au cours de ses 5 dernières années à peindre de fort belles femmes. D’intéressants Mary Cassatt (Dans la loge, 1878 ; Femme au collier de perles dans la loge, 1879), qui permettent de constater qu’au spectacle la mode permettait que les dos et les poitrines soient avantageusement offerts aux regards, et que les jumelles… étaient rarement orientées vers la scène.
Un peu de misogynie traîne toujours sur de tels thèmes. Pour Cézanne, tel tableau montrant deux femmes s’appellera La Conversation ou Les deux Sœurs, alors que les deux messieurs du second plan discutent apparemment tout autant. Pour la Dame au gant, de Charles Durant, le singulier se justifie-t-il alors que le second gant est à terre et que la Dame nous regarde d’agréable manière ?

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Un peu étonné de retrouver le spectaculaire tableau de Gervex, présenté dans l’exposition “Degas et le nu”, avec sa légende inchangée, mentionnant le conseil de Degas à Gervex de placer un corset au sol, pour montrer que cette femme est une femme qui se déshabille.

Ne serez-vous pas aussi surpris que moi de trouver dans la partie consacrée aux plaisirs de plein air… un faux gazon au sol et d’entendre les gazouillis des rossignols ?

Quelques hommes élégants ont été bien attrapés et décrits par nos peintres, dont L’Homme à l’Ombrelle (vers 1868), de Claude Monet, ou un portrait craquant du jeune Renoir, se tenant acrobatiquement les genoux sur un fauteuil, réalisé par Frédéric Bazille, en 1867, quand ils occupaient encore le même atelier, rue Visconti.

Et une petite merveille, en fin d’exposition : un essai de “Figure en plein air” (1886), de Claude Monet, pour son célèbre tableau de La Femme à l’ombrelle.

Les commissaires de cette exposition sont Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et l’Orangerie, Philippe Thiébaut, conservateur en chef au musée d’Orsay, Gary Tinterow, de New York, Metropolitan Museum, et Gloria Groom, de Chicago, Art Institute.

Cette exposition se tiendra du 25 septembre 2012 au 20 janvier 2013 au musée d’Orsay. Elle sera ultérieurement présentée à New York, au Metropolitan Museum of Art, du 19 février au 27 mai 2013, puis au Chicago Art Institute, du 30 juin au 22 septembre 2013.
Site Officiel: http://impressionnisme-mode.musee-orsay.fr
Le DVD de l’exposition: http://www.editionsmontparnasse.fr/p1528/L-Impressionisme-eloge-de-la-mode-DVD

Source de l’article: http://www.evous.fr/L-impressionnisme-et-la-mode-cet-automne-au-musee-d-Orsay,1176562.html

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